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PHILO-ALETHEIA
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25 septembre 2013

Le Rire

 

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Il est tout à fait sérieux de s’interroger sur la signification du rire ! Et même si apparemment c’est un tout petit problème, la plume de la plupart des philosophes reste assez sèche sur ce sujet à l’exception de Bergson. A cet égard, Thomas Hobbes abordera cet aspect dans The Elements of Law natural et politic (XVII), en écrivant ceci : « Il est une passion qui n’a pas de nom, mais dont le signe est cette distorsion du visage que nous appelons rire… Mais à quoi nous pensons et de quoi nous triomphons quand nous rions n’a encore été déclaré par aucun philosophe.

Le rire explose aisément au milieu d’une atmosphère figée et tendue. Pour rire, il faut regarder le monde dans son agencement artificiel, c'est-à-dire avoir la capacité de se tenir en dehors de toute affection, oserais-je dire affliction intime pathologiquement enracinée, suite à un épisode douloureux de sa propre existence. Cela signifie que si nous en restons à l’identification au drame, à cette identification qui se produit dans l’émotion, alors « le spectacle drôle de la vie » auquel nous assistons à telle ou telle occasion, fût-il « à se plier de rire » nous semblera sérieux, voire même tragique.

Rire, suppose que l’on se rende disponible au comique. Sur le plan psychologique ou mécanique, nous rions toujours d’une COMPENETRATION d’images « inattendues », surprenantes dans d’autres images plus normées, classiques, habituelles. C’est l’imagination qui est mobilisée en premier lieu capable de nous placer sur un autre niveau de réalité. Il doit se passer quelque chose du côté des individus qui se posent indubitablement en tant que spectateurs.

Pour ce faire, il doit se produire une émotion, un sentiment capable de courcircuiter toute résonance douloureuse prise dans notre corps et dans notre inconscient. Cependant cette mise à distance nécessaire suppose simultanément et paradoxalement une proximité évidente avec celui qui est désigné comme étant l’objet, le détonateur de mon éclat de rire. Je dois pouvoir me reconnaître en l’autre comme étant un possible comique qui pourrait faire rire.

Bergson écrivait : « Un paysage pourra être beau, gracieux, sublime, insignifiant ou laid ; il ne sera jamais risible. On rira d’un animal, mais parce qu’on aura surpris chez lui une attitude d’homme, ou une expression humaine   Il n’y a pas de comique en dehors de ce qui est organique, de ce qui se rapproche de l’humain. L’homme et l’animal peuvent nous faire rire.

Le rire, aussi léger qu’il puisse paraître ne serait être une gratuité insignifiante. A fortiori, il prend probablement sa source dans cette béance qui soutient le tragique de toute existence…avec toute sa puissance et force de résistance. Fermer les yeux chers lecteurs, imaginez deux masques vénitiens : l'un sourit, l'autre pleure : Et si le rire était simplement une grimace inversée ?

De qui se moque t-on alors ou de quoi avons nous peur ?

( Sibylle :http://sibyllephilo.canalblog.com/)

 

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