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PHILO-ALETHEIA
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25 juillet 2016

Education et mimétisme

Pour faire suite à une soirée consacrée à éducation et mimétisme dont le contenu principal sera probablement édité prochainement, voici quelques éléments problématiques avancés par Véronique.
Comment faire pour ne pas en (des enfants) faire des “Narcisse”? (Narcisse étant celui qui refuse l’éducation,croyant pouvoir se combler de sa propre image), autrement dit comment en faire des sujets au sens psychanalytique du terme, capables de loger leur différence dans le collectif et donc de vouloir participer et oeuvrer à ce collectif ? (cela  m‘a semblé davantage relever de la question du narcissisme que de l’hystérie)
En effet, au départ, la question du mimétisme m’a évoqué la mort du sujet. Or, si “le rôle de l’éducation est de donner la capacité et le désir d’intervenir dans le monde, de modifier le cours des choses et de créer du neuf, le monde étant déjà”hors des gonds”, comment insuffler ce désir, le faire advenir en tout être ?
Le problème du mimétisme est de faire apparaitre le monde comme “déjà là”, inchangeable ou, pire encore à ne surtout pas changer(tradition). Or, si la qualité principale de l’homme est la capacité de se dépasser soi-même, l’éducation doit consister en cette prise de conscience. Ce n’est qu’à cette condition que cet inachèvement essentiel peut conduire à comprendre le monde comme jamais achevé et peut ouvrir à une responsabilité du sujet vis à vis des autres. En effet, si nous ne sommes jamais achevés et que l’éducation est nécessaire, la rencontre avec l’autre est ce qui permet ce cheminement. L’action ne peut alors se faire qu’avec l’autre.
L’éducation ne peut donc être qu’une orientation vers la responsabilité. Selon Winnicot, il n’y a pas d’éducation qui ne se fonde sur l’idée de responsabilité. Ôter à l’enfant toute responsabilité (comment en parler s’il n’y a que du mimétisme), c’est leur refuser toute dignité. S’il y a mimétisme (mais ça ne peut en être sinon à être vide de tout sens et à se transformer en simple obéissance), ce ne peut être que la transmission de valeurs à travers une connaissance de leur monde (la laicité,la République) car comment penser le monde si on ne le connait pas? (en ce sens, l’EMC peut sembler une démarche très interessante (même si il faut interroger comment transmettre et surtout qui pour transmettre?)
L’éducation devrait donc pouvoir permettre de faire advenir un sujet qui refuse de se penser et de penser le monde comme achevés, et qui de ce fait est capable d’accueillir les autres dans leur différence et leur inachèvement pour faire ensemble un monde commun. La psychanalyse me semble participer de cela et le dénigrement qu’elle connait n’est pas étranger au problème.
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Commentaires
S
Chère Véronique, merci beaucoup pour ce texte très riche, aux accents de vérité indéniable. Ce qui est redoutable c’est que « l’objet » de l’éducation est l’humain, c’est-à-dire une substance vivante. L’éducation constitue en quelque sorte l’écheveau d’un tissu vivant, dont les fils entremêlés donneront naissance faut-il l’espérer à un habit de lumière aux éclats changeants.<br /> <br /> <br /> <br /> S’agit-il d’apprendre à se tenir dans le monde, en société ou bien tout simplement d’apprendre à vivre ? Fondamentalement être éduqué, c’est probablement aussi et surtout développer une capacité d’actions, d’initiatives, d’être l’auteur de ses propres actions : me découvrir en somme, tout en me reconnaissant. <br /> <br /> <br /> <br /> Etrange contrariété du flux de l’existence qui semble trouver son équilibre dans un déploiement de forces non linéaire comme le suggère l'expression latine: « ex-ducere » : sortir de soi. Les bourgeonnements de l’enfance fleurissent et flétrissent dans cette temporalité originaire des saisons toujours inédites liée à tout apprentissage.
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P
J'apprécie la tonalité e cette intervention. En effet il faut faire l'éloge de l'inachèvement condition essentielle de la nouveauté, comme vous le dites si bien.
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PHILO-ALETHEIA
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