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PHILO-ALETHEIA
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4 juillet 2010

ACCUEIL : Signification d'Alètheia

SIGNIFICATION d'ALETHEIA : PHILO ALETHEIA

Ce que l'on désigne, en Occident, sous l'appellation de philo-sophie s'origine explicitement d'un "PHILEIN" d'un "aimer", d'un "désirer" fondamental, désir de savoir ce qu'il en est de l'homme, des dieux et de l'univers.(Oracle de Delphes).

Alètheia c'est la vérité. Traditionnellement le philosophe se présente comme l'amant de la vérité, le chasseur de vérité. Dans les premiers temps de la pensée grecque on a pu croire que la vérité était déposée dans Sophia, la sagesse. Sagesse des mythes, des poètes et des dieux. Quand les mythes perdirent leur crédit, apparut la philosophie, amour de la sagesse, amour d'une sagesse dont le sens avait disparu. Il fallut créer une nouvelle conception du monde, où le mythe s'effacerait devant l'exigence de rationalité. Naissance des mathématiques, de l'astronomie, de la physique, de la géographie, de l'histoire, mise en marche d'un processus méthodique d'exploration du monde sensible. Alètheia, que les premiers penseurs situaient à l'origine, comme révélation sacrée, devint dès lors l'horizon lointain de la connaissance, la congruence ultime du savoir et du réel. Cette définition de la vérité est présente, aujourd'hui encore, dans nos esprits, et peut-être même chez beaucoup de scientifiques.

Le fondement théorique, le nôtre, dans ce groupe de recherche, est très différent. Nous ne croyons pas que la vérité soit la conformité du savoir au réel, parce que le réel est très précisément ce qui échappe au savoir, soit parce que le savoir est toujours en retard sur le surgissement du réel, soit parce que le réel est ce qui résiste indéfiniment au processus d'observation, d'expérimentation et de théorisation. Nous avons des modèles, nous construisons des modèles de plus en plus fins, opératoires, complexes et efficaces, mais le modèle n'est qu'une construction de l'esprit, vérifiable ou falsifiable jusqu'à un certain point, jusqu'au prochain démenti, amendable parfois, obsolète fort souvent, et de toute manière différente par essence de ce qu'il s'agit précisément de connaître. Les Orientaux disent : ne confonds pas le doigt qui montre la lune avec la lune.

Nous respectons profondément l'esprit et la méthode scientifiques. Mais nous ne nous sentons pas prisonniers de la science. La dite vérité scientifique est plutôt une "validité scientifique" qu'une vérité. Nous pensons que d'autres démarches, poétiques, artistiques notamment, ont leur validité. Et pourtant le terme de vérité nous semble nécessaire, incontournable, alors même qu'aucune définition satisfaisante ne peut en être donnée.

A-LETHEIA : le non-oubli, s'il est entendu que LETHE c'est l'oubli. Et que faut-il ne pas oublier? Que tous nos savoirs sont relatifs et précaires. Qu'au delà de nos représentations, ou en deça, c'est le reél en lui-même qui devrait être notre souci. Alètheia : ouverture, accueil de la conscience réformée à l'acuité du réel. Voilà un début de définition, et qui n'est pas du semblant.

Et puis ceci encore : ALE : la danse. THEIA : divine. Divine danse des Bacchantes enivrées de vin, de musique, de danses extatiques en l'honneur de leur dieu, Dionysos, symbole inépuisable de la fécondité, de la nature ensauvagée, père du théâtre tragique, poète et musicien.

Dans le même mouvement d'enthousiasme le Logos rationnel et le Logos poétique s'enlacent pour les noces  de la nature et de la connaissance.

(GK)

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Commentaires
G
Merci !
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M
Voilà un joli nom que celui proposé par ce groupe de recherche « Philo alètheia ». Elle trouve, faut-il le préciser un certain écho dans le courant phénoménologique incarné par la pensée heideggérienne. L’alétheia comme mode de dévoilement de l’acte authentique de la pensée de l’être et de l’être de l’étant, est à la fois ontologique et ontique. Ce mode d’accès à la vérité ontico-ontologique précède la vérité comprise comme adaequatio rei et intellectus de Thomas d’Aquin. Son antériorité se forge et se fonde sur le socle même de l’anté-prédicatif et mode de dévoilement de l’être que nous appelons ontique. C’est dans ce déploiement de présence de l’être du Dasein et de l’étantité de l’étant, dans cette distanciation originaire que se dévoile l’authenticité du Dasein dans sa vérité originelle. C’est donc par une certaine posture et tournure du regard sur l’être intra mondain et de: l’étant privilégié du Dasein que le phénomène, soustrait à la banalisation et compréhension du « on »est alors porté à la lumière. <br /> Un dévoilement de l’être qui « se sait » en tant que tel, peut être aussi compris comme forme de sagesse (SOPHIA) me semble t-il, puisque évoqué dans sa manifestation ou apparition (ALETHEIA) la plus originaire : sophia-alètheia.
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T
Le sage montre la lune avec le doigt, l'imbécile regarde le doigt.( la traduction réelle)<br /> Ne confonds pas le doigt qui montre la lune avec la lune .<br /> Celà revient à peu près au même quoique...dans les deux énoncés nous sommes en présence d ' une perception ,d 'une réalité des choses mais si nous poursuivons avec un peu plus de conplexité.,que pouvons nous analyer ?<br /> <br /> Dans le premier énoncé le symbole de l'inaccessible ,de l'invisible surtout chez Confucius (V ième siécle avant Jésus Christ) est représenté par la lune ,astre facinant par excellence .Le sage est celui qui s'arrête , qui prend le temps d'observer , de s'observer et d'essayer de percevoir la réalité des choses . La lumière intérieure est elle aussi inaccessible .Acte libre d'avoir choisi de montrer la lune du doigt.Il aurait pu percevoir la lumière et se contenter de la regarder ,sans chercher à aller plus loin comme fait l'imbécile .<br /> Peut-on voir dans cette liberté du sage une volonté de recherche d'élever le visible de l'invisible en une sorte de verticalité réfléchie?<br /> <br /> Dans le second énoncé ,le symbole de la lune (je n'y revient pas) est tout aussi présent, mais enrichi si j'ose dire de l'erreur de perception pure ,confusion du doigt et de la lune ,la réalité de la situation .Belle illustration de votre propos sur le réel .Et si nous ne pouvions ne percevoir(êtres limités et pervertis par la culture) que la réalité des choses ,déformée par notre perception et non pas le réel ? Ne confondons pas nous mêmes réalité et réel comme le doigt et la lune ? La réalité n'étant pas une toute petite parcelle (un atome ) du réel?
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